e-Cinéma : une alternative à la salle pour un nombre croissant de films

Porté par les initiatives de Wild Bunch et TF1 Vidéo, le modèle du e-Cinéma qui consiste à acquérir les droits d’exploitation d’une œuvre cinématographique inédite en France pour la proposer en première exclusivité (jusqu’à 45 jours) sur les plates-formes de vidéo à la demande, à l’achat et/ou à la location, sans passer par la salle ou par la télévision au préalable, a réellement entamé son développement dans l’Hexagone en 2015. Après un premier test remarqué à l’occasion du Festival de Cannes 2014 avec Welcome to New York d’Abel Ferrara (plus de 200 000 téléchargements annoncés et un joli coup marketing réussi), Wild Bunch a ainsi décidé de réitérer l’expérience en dupliquant ce mode d’exploitation pour 6 œuvres de son catalogue avec un premier film programmé en mars dernier (Les Enquêtes du Département V : Miséricorde). Le principe a fait des émules et au mois de mai la filiale d’édition vidéo du groupe TF1 (TF1 Vidéo) a procédé au lancement d’un label dédié « e-Cinéma » au sein duquel 6 longs-métrages ont eux aussi été distribués au fil de l’année 2015. Si aucun chiffre officiel n’a été communiqué à ce jour, les deux promoteurs du modèle en France semblent satisfaits des premiers résultats et envisagent chacun de porter à une douzaine la totalité des titres exploités en e-Cinéma en 2016.

Si l’objectif affiché est de désengorger les salles de cinéma, submergées par les nouveautés chaque mercredi (plus de 650 œuvres par an) n’offrant que (très) peu d’exposition à certaines productions et les empêchant d’atteindre leur public, le e-Cinéma répond également au besoin d’immédiateté du spectateur. En évitant les délais imposés par la chronologie des médias, le e-Cinéma permet de proposer une sélection de films au plus près de leur date de sortie dans leur pays d’origine, accessibles directement depuis le foyer de l’utilisateur. Une pratique qui fait écho au Day After US proposé pour les séries TV américaines avec une mise à disposition des épisodes sur les plates-formes de VàD françaises au lendemain de leur diffusion sur leur territoire d’origine.

Proche du e-Cinéma tel que proposé par TF1 Vidéo et Wild Bunch, Netflix procède lui aussi à l’acquisition de droits de distribution de longs-métrages sortis en salle aux États-Unis (St. Vincent, Aloha, La Disparition d’Eleanor Rigby…) pour les diffuser en première exclusivité à l’international et contourner la chronologie des médias selon les cas. A la différence des deux distributeurs français, les œuvres acquises par l’acteur américain ne font pas l’objet d’une exploitation unitaire à la location ou à l’achat mais sont directement intégrées à son catalogue accessible via un abonnement mensuel. Elles constituent un atout supplémentaire dans la course à la captation d’abonnés avec des contenus exclusifs et inédits.

>> Flash NPA #779