En commercialisant dès le 3 août prochain en France, son enceinte connectée intelligente Home, tout d’abord sur son site marchand Made By Google, le géant de Mountain View prend une longueur d’avance sur son principal concurrent, et leader du segment, Amazon.
Ouvrir de nouveaux marchés pour rattraper son retard
Aux Etats-Unis, en mai 2017, selon Reuters, Amazon régnait sur 70,6% du marché des enceintes connectées avec sa série Echo (Echo, Echo Dot, Echo Show) et l’Amazon Tap. De plus, la firme de Jeff Bezos a annoncé des résultats record lors de son Amazon Prime Day, avec des ventes de produits de la gamme Echo multipliées par 7 par rapport à l’an dernier. L’e-commerçant bénéficie clairement d’une prime au premier entrant sur le marché, succès qui entraîne dans son sillage l’ensemble de l’écosystème applicatif. En effet, on dénombre plus de 15 000 skills Alexa contre un peu plus de 378 actions pour Google Assistant. Dans ce contexte, et compte-tenu de la barrière de la langue intrinsèque à la commande vocale, il est primordial pour Google de s’implanter sur de nouveaux marchés.
Le « kit minimum » au démarrage
Dans l’objectif de raccourcir le time-to-market, Google a choisi de commercialiser son enceinte avec seulement 13 applications compatibles au lancement, se concentrant, en plus des applications Google, sur les leaders du marché, notamment Netflix ou Spotify, mais aussi sur 3 applications d’informations « locales » : Europe 1, Radio France et RTL.
Hardware et connectivité : un certain retard par rapport à Amazon Echo
Google home est proposé en France au prix de 149€. Aux Etats-Unis, il est vendu 129$ contre 179,99$ pour l’Amazon Echo. Une différence qui s’explique en partie par la qualité du hardware. Ainsi, les hauts parleurs de Google Home sont moins puissants que ceux de son concurrent. Et concernant la captation, Google a fait le choix de n’intégrer que 2 microphones dans son enceinte contre 7 dans celles d’Amazon. Le nombre de microphones est primordial pour la compréhension des commandes vocales, interrogé dans le cadre de l’étude NPA Conseil « Reconnaissance vocale, intelligence artificielle et nouvelles interfaces. Une nouvelle révolution dans l’accès aux contenus ? »(1), Philippe Karignard, Responsable du département innovation de Bouygues Telecom précisait : « On considère que pour une interaction à moins de 2 mètres, 2 micros suffisent… et entre 2 et 7 mètres, il faut 4 micros.». En termes de connectivité, Google Home, contrairement à sa concurrente ne supporte pas encore le bluetooth, son déploiement a été annoncé lors de la dernière conférence Google I/O. Pour autant, les tests indiquent que l’enceinte Home propose de bonnes performances en conditions d’utilisation « normales » (écoute de musique à volume moyen et compréhension du langage dans une pièce).
La « suite » Google comme point de force
Le véritable point fort de Home reste sa compatibilité avec l’ensemble de l’écosystème Google tant logiciel que hardware. Ainsi l’enceinte est meilleure que sa concurrente sur la précision des réponses apportées aux questions en langage naturel mais aussi, pour les utilisateurs des produits Google, dans la gestion des agendas par exemple. L’enceinte est de plus capable de gérer plusieurs profils et sa compatibilité avec les produits Chromecast et Android, lui permet de proposer du multi-room.
La seule inconnue sur ce nouveau produit reste la capacité à comprendre le langage naturel en français qui n’a pas encore été testée. Sur ce point particulier, le lancement en avance de phase devrait permettre au système de prendre une longueur d’avance sur tous ses futurs concurrents, grâce à l’auto-apprentissage du système lors de son utilisation.
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