Les enjeux juridiques des algorithmes prédictifs

Chaque jour, nous générons 2,5 trillions d’octets de données. A tel point que 90% des données dans le monde ont été créées au cours des deux dernières années seulement. Une information qui révèle un des phénomènes majeurs de la révolution numérique : le Big Data (ou volume massif de données).
Une nouvelle donne pour les entreprises qui développent ainsi de nouveaux modèles d’affaires fondés sur la donnée. Une récente étude du Boston Consulting Group révèle aussi que pour 60 % des dirigeants interrogés, l’utilisation de données actuelles ou futures est une priorité.
Le Big Data permet ainsi de créer de la valeur, de nouveaux marchés, de nouveaux besoins et donc de nouvelles offres fondées sur les profils des individus, et cela de manière immédiate, notamment en ayant recours à des algorithmes prédictifs. Ces derniers doivent permettre d’utiliser la masse de données collectées pour anticiper les besoins des consommateurs…

Au-delà du débat éthique que ce changement ouvre en termes de libre arbitre, des enjeux juridiques concrets se posent. Car malgré ses bénéfices (gain de temps, fonction de tri de l’information, suggestions adaptées à ses préférences, etc.), cette personnalisation digitale croissante peut aussi entraîner des dérives. D’une part, elle risque d’enfermer l’individu dans ses propres goûts au détriment de la découverte et de la diversité culturelle. Et, d’autre part, elle soulève de nombreuses questions quant à la protection de l’ensemble des données personnelles amenées à être traiter à cet effet…